03 septembre 2008

Running man

Musique dans les oreilles, pas de lunettes sur le nez, toute façon il pleut tellement que je ne verrai rien même si je les portais.

Le claquement de la porte derrière moi résonne comme un coup de feu, top départ et je m’élance, je cherche mon rythme, il fait nuit, personne dans les rues lumière en panne dans une rue à gauche.

Mes pieds caressent l’asphalte l’effleurent à peine, la foulée douce comme un baiser sur la peau de l’être aimé, le souffle léger comme une plume, la pluie redouble d'intensité et j’accélère le rythme.

Courir jusqu’à la douleur voir au delà, jusqu’à l’épuisement, courir à en avoir mal.

Les oreilles qui bourdonnent et un gout de sang dans la bouche, çà commence à venir, le souffle qui se transforme, de léger il passe à rauque, sifflant presque ; les poumons hurlent, cherchent l’oxygène que leurs réclament les muscles protestent de temps d'effort, plutôt habitué à leurs bonne vieille Marlboro.

Ignorer la douleur dans le côté se concentrer, suivre la route ; en plein milieu bien sur sinon ou est le jeu ?

Se concentrer sur son souffle ignorer ce bruit de locomotive asthmatique qui semble venir du fond de ma cage thoracique et continuer, augmenter un peu la cadence, cette foulée si légère au début martèle maintenant le sol de coup de boutoir qui résonnent jusque dans la mâchoire, le voile rouge devant les yeux puis le premier éblouissement, suivit immédiatement du deuxième et c’est la chute.

A genou je cherche mon souffle sans le trouver, la bile remonte le long de ma gorge et s’expulse en un long jet qui se perd dans l’eau qui ruisselle par terre.

La remarque d’un couple qui passe : » laisse chérie, c’est surement un drogué ».

Si tu savais pauvre con, rentre chez toi avec ta femme, rentre chez toi et laisse-moi seul avec mes démons sous peine qu’ils ne te prennent toi aussi.

Se relever, tomber n’est pas grave, l’important c’est pas la chute, ni l’atterrissage d’ailleurs, l’important est de se relever.

Se relever et repartir en petite foulée d’abord, puis plus grande, plus rapide, courir pour se vider la tête.

Longtemps que cela ne fonctionne plus alors j'ai arrêté.

Courir pour avoir mal, ça au moins ça fonctionne, tu souffre, tu ressens cette douleur, tu l’a fais tienne et t’en glorifie presque, parce que, a travers elle, au moins tu éprouve quelque chose et tu te sent vivant.

Une émotion que je contrôle, peu dangereuse au fond.

Le danger c'est les autres, c'est pour cela que je cours seul.

3 Comments:

Blogger Rapide Sherpa said...

yes, absolument ! Je dirais même : le danger, c'est les autres qui ne font pas ce qu'on veut qu'ils fassent, les hyènes de l'enfer ! Sont relous...

1:29 PM  
Anonymous Anonyme said...

Ouais bah ça donne pas envie hein, je vais rester au bar moi !

9:09 AM  
Anonymous Anonyme said...

je vois que ca ne va pas mieux...
tu me manques mais suis pas sure d'avoir toujours ma place pres de toi
je pense plus pouvoir te soutenir, tu aimes trop ta souffrance desormais.
cela dit on se croisera surement a nouveau et sache que t'es toujours le meme pour moi, mais je ne te suis plus aujourd'hui.
cours toujours mais essaie d'arriver quelque part
n.

8:06 PM  

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