10 mars 2007

Trente ans de vacances

J’ai trente ans, les trente et un approchent à grands pas.

Trente ans presque trente et un et quoi ???

Suis fatigué, encore une fois pas physiquement, enfin pas trop, juste comme un garçon qui a dû prendre trois ou quatre semaines de vacances en dix ans.
Non je suis fatigué d’être là, présent pour vous, au garde à vous pour les autres et jamais pour moi.
En même temps il est facile pour moi de vous en vouloir de me bouffer mon oxygène, c’est plus simple de dire que c’est de votre faute.
Alors qu’en fait non, juste mon choix.
Je dors mal, j’ai une boule à l’estomac à longueur de temps, jours après jours.
Me force à me lever le matin, et à fonctionner.
Alors que je n’en ai plus envie, juste envie de me coucher, me mettre sous la couette, et ne plus en sortir.
Mais je force, accroche un sourire à mes lèvres et continu à faire le beau.
Parce que c’est plus simple, parce que cela me permet de continuer à avancer.
Mécanisme d’autodéfense qui ne me sert qu’à m’essouffler encore un peu plus.
Impression d’avoir des cailloux dans l’estomac, ma nuque se bloque de plus en plus souvent, je somatise, évacue mon stress en martyrisant mon corps le poussant au bout de ces limites, justes par habitude, pour voir.

Lovernios Eskathos Tantzerev n’a pas le moral.
Légère envie de pleurer même, mais un garçon ça ne pleure pas.
Enfin moi je ne pleure pas.

Eh ben alors grand qu’est ce qui ne va pas ??

Je commence par où ?

Ou plutôt je ne commence pas ce sera plus simple.
Comme d’habitude, ne pas s’arrêter et ne pas en parler, continuer à les avaler ces foutus cailloux, les avaler jusqu'à en être gaver.
Jusqu'à la gorge.
Et puis c’est pratique, ça me lestera pour les jours de grands vents.
Ça m’aidera à encaisser les coups en me durcissant.
Me permettra de tenir en me déglinguant un peu plus.
Pas grave, je vais bientôt redevenir invisible….

Preuve que ça ne tourne pas très rond, j arrive plus à écrire, enfin plus correctement.
Et je ne fais plus attention, à rien, dans la rue ou ailleurs, impression d’être dans un brouillard permanent.
Les détails m’ennuient, ou plutôt m’indifférent et m’échappent maintenant.
Besoin de vacances mais pas envie.
Pas d’envies justement, le nœud du problème.
Voilà j’ai réfléchi, analysé, disséquer ma vie et mon mental.
Oui c’est vrai, je recommence à me tourner vers mes schémas de fonctionnement habituel.
Parce que c’est plus simple, parce qu’au moins je suis en terrains connus, et que de toute manière, je ne vois pas comment faire autrement.
Parce qu’à l’arrivée c’est comme ça que je fonctionne, que j’ai toujours fonctionné d’ailleurs ; et que c’est tout ce que l’on me demande.
Moi ça va, ça va toujours, je fonctionne.